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04/06/2016

Les Tarzanides du grenier n° 215

 

Des personnages aperçus à contre-jour ou encore au travers d’un rideau rendant flou chaque profil, nous en bavardons en les englobant parfois sous l’appellation « ombres chinoises ». Une appellation pourtant mieux adaptée à la poésie visuelle consistant à projeter sur une surface plane éclairée (et par le jeu de nos mains et de nos bras) des ombres évoquant des formes animales : oiseaux, chiens, girafes, etc. Un jeu que nous abandonnâmes, croyant sans doute devenir plus vite des adultes par cet abandon.

 

Les bédéistes, dans l’animation paradoxalement statique des images qu’ils créent, utilisent de temps en temps des contours d’êtres et d’objets qu’ils emplissent d’encre noire de Chine sur papier blanc. Quelques-uns en font grand usage ; quelques autres en dédaignent l’emploi. Hergé les utilisa peu ; Saint Ogan s’en fit un mode narratif assez plaisant.

 

En 1929, E.R. Burrougs commercialisa un accord pour que SON Tarzan, déjà devenu héros de romans et héros de films muets, devienne, en plus,l’un des héros d’un genre graphique nouveau : la bande dessinée. Deux artistes, Rex Maxon et Burnes Hogarth, œuvrèrent alors pendant une même période mais chacun selon son style. Hogarth se spécialisa dans la grande page du dimanche (Sunday Page), pendant que Maxon se réservait les trips des six jours restants. Mais alors que Maxon utilisait fréquemment des effets « ombres chinoises », tel n’était pas le cas de Hogarth. Autant l’un en faisait un emploi judicieux pour exprimer de façon synthétique la violence et le mystère, autant l’autre préférait détailler les musculatures pour rendre comme palpable l’action. Maxon se sentait à ses aises dans l’atmosphère nocturne, Hogarth préférait l’éclairage systématique des reliefs d’une anatomie humaine.

 

 

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Deux vignettes pour un exemple du travail de Maxon.

Brochure n° 43 du 4e trimestre 1947. Éditions Mondiales. 

 

 

Par son choix de contrastes noirs sur blancs, Maxon rappelait la première apparition de Tarzan sur la couverture de l’Éditeur américain MAC CLURG. Effectivement sur cette première couverture rapidement célèbre, Tarzan impose sa présence sous l’aspect d’une silhouette sombre. Le monde était alors en 1914 de l’ère chrétienne.

 

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Aujourd’hui, en 2016, nous tenons bien la preuve que la bravoure de Tarzan a survécu aux deux guerres mondiales. Survivra-t’elle à la troisième préparée par les conséquences des deux précédentes ?

 

Ryal

 

12/03/2016

Les Tarzanides du grenier n° 203

 

Alerte ! Les touristes font défection en France. Leur raréfaction est principalement enregistrée dans Paris, zone de ralliement des immigrations communautaires clandestines. Et l'on comprend que l'étranger détenteur d'un passeport légal n'ait aucun goût à se retrouver victime d'agressions dans les sous-sol d'une « grande pyramide » qui n'a de pharaonique que la courtisanerie d'un ministre démissionné. En plus, en pire, les récents attentats islamiques qui ont mutilé Paris by night. Ce sont eux la cause des 40 % de nos pertes touristiques. Prépareriez-vous d'un cœur paisible des vacances dont vous craindriez de revenir sans jambes ?

 

Heureusement pour Lui, pour sa curiosité comme pour sa sécurité, TARZAN se fit touriste dans notre pays quand la ville de Paris se sentait fort bien de se sentir française. Cet intermède parisien peu connu de l'existence de l' « homme singe », nécessite une explication aussi courte soit-elle.

 

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Daté de 1912, le roman « Tarzan Of the Apes » raconte l'enfance d'un bébé européen orphelin dans les régions africaines inexplorées du Cap. Ce n'est qu'au terme du récit qu'est confirmée l'origine britannique du jeune « peau sans poil » auxquels les Mangani poilus ont décerné la couronne de Roi de la Jungle.

 

Les lecteurs populaires s’enthousiasment ; les ventes s'accroissent. C'est ce qui incite les directeurs de journaux a réaliser toujours davantage de bénéfices en commercialisant sous la forme d'une suite de dessins une variante artistique du produit littéraire. Le très talentueux Foster se charge du travail, réussissant à promouvoir la bande dessinée dans le domaine de l'art réaliste alors que par habitude elle était cantonnée dans la dérision.

 

On est alors en 1929, dix sept ans après la première parution écrite romancée. Ce n'est que vingt ans plus tard encore, donc en 1949, que l'éditeur italien Del Duca décide de ré-éditer dans l'hebdomadaire TARZAN la version bande dessinée de 1929. Cette BD va occuper le journal depuis le numéro 126 jusqu'au 140. Mais, pour la circonstance, le titre est modifié, devenant « Tarzan à Paris ». Or, les dessins anciens de Foster ne comportent qu'une seule vue montrant l'Arc de Triomphe au loin. C'est insuffisant ! On réagit en faisant appel à Brantonne, spécialiste du tripatouillage des œuvres d'autrui. Brantonne invente, aussitôt, quarante et une images qu'il va intercaler d'un coup entre deux images jadis signées Foster. C'est elles, ces 41 intruses qui servent à légitimer le nouveau titre : « Tarzan à Paris ». Nous y voyons l'homme singe coiffé d'un canotier et s'émerveillant de nos monuments historiques en compagnie de son ami le Lieutenant français Paul D' Arnaud.

 

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Même lorsque Tarzan déambule tranquillement, le destin l'oblige à accomplir des exploits retentissants. (Extrait du numéro 139 du 22 mai 1949).

 

  

Il semble bien que TARZAN ait parcouru pendant plusieurs jours les grands boulevards tracés par le génie d'Haussmann. En tout cas, notre héros africano-british resta bien plus longtemps dans Paris que n'y resta Adolph Hitler lors d'une visite-éclair le 28 juin 1940.

 

Profitons en pour nous souvenir que si Hitler appréciait le film américain « Autant en emporte de vent », il n'appréciait pas la filmographie consacrée à TARZAN. Devons-nous en juger que l'invincible créature née de E.R. Burroughs ne correspond pas à l'übermeusch dont le Troisième Reich faisait son idéal ?

 

 Doc Jivaro (MFCL)

 

Post-scriptum : Dans le livret paru en 2009 à l'occasion de l'importante exposition TARZAN ! dans les locaux du Musée du Quai Branly, l'éditeur L' Étrave attribue à Rex Maxon ce qui appartient à Brantonne (page 59). Erreur à ne pas excuser par l'anonymat sous lequel Brantonne travailla.

 

 

04/04/2015

Les Tarzanides du grenier n° 105

 

Publié français en 1947 et dans son numéro 41, l'hebdomadaire TARZAN aurait dû alerter les Pouvoirs Publics d'avoir a prémunir contre un danger les populations. D'autant que, aux États Unis, l'avertissement avait déjà été donné dès 1943 par les quatre dessins ci-après signés du talent réel mais souvent contesté de Rex Maxon (1892, 1973).

 

 

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Mordu - blessé, Tarzan subit l'assaut terrible d'un grand singe. On le sait maintenant : c'est ce proche parent du genre humain qui a transmis par blessure le virus HIV à notre espèce. Alors ? Alors Tarzan finira t'il sa longue existence, frappé par le sida ?

 

Mais restons tous optimistes. Né en 1912, le héros européen des peuples africains hier encore colonisés, est à présent plus que centenaire et devrait surpasser le record olympique de 122 ans détenu par notre Jeanne Calment nationale.

 

Joyeuses Pâques à tous les anciens.

 

Docteur Jivaro

 

20/12/2014

Les Tarzanides du grenier n° 92

Regain de requins

 

Tout au long de sa carrière devenue mythique le « Roi de la Jungle » fut maintes et maintes fois obligé de tuer les requins pour s'éviter de leur servir de ravitaillement en chair fraîche. 

 

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Toutefois, dans l'un des affichages des Éditions Del Duca, brusque changement d'attitude chez Tarzan. Ce n'est plus un redoutable redouté « Dents de la mer » qu'il pourfend de part en part, mais un simple poisson d'eau douce. Cela s'observe sur le premier plat de la brochure « tout en couleurs » du n° 22 de l'année 1966. Certes, un grand prédateur des océans est bien visible juste au dessus de l'homme qui poignarde un bien inoffensif porteur de nageoires ; mais le carnassier marin semble appartenir à une séquence passée sans utilité dans la scène présente. Ne croirait-on pas que le dessinateur à voulu plaisanter ? Toutes sa graphie est hâtive , non simplement abrégée mais bâclée. Comme pour tourner en dérision et le héros et son action.

 

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Cette série des Éditions Mondiales, nous en avons précédemment parlé dans notre article daté du... ? (Docteur Jivaro ne s'en souvient plus). Signalons qu'avec le numéro 9, cette série inaugure une présentation nouvelle : sur le quatrième plat de sa couverture cartonnée souple, est imprimée la planche BD par laquelle commencera l'épisode prochain contenu dans le numéro 10.

 

En France, les rééditons arrivent dans le désordre, sans respect pour la chronologie d'origine publiée aux États-Unis. On y trouve pèle mêle Hubimor, Lubbers, Lhéti ou encore Hogarth ; cependant l'ancien Rex Maxon et le nouveau Joé Kubber en sont regrettablement absents.

 

Pour le film américain Les Dents de la Mer, que nous n'avons vu que tardivement et sur écran de TV à l'aide d'une cassette louée ou prêtée, qu'en dire sommairement ? Que c'est un film d'une misogynie assumée dans le grand bâillement d'un « vagin denté » perceptible entre les deux mâchoires d'un requin exposé en trophée de chasse ? Toute misogynie allant avec l'homosexualité secrète ou militante, le battement des quatre pieds des deux hommes survivants filmés en vue arrière pendant qu'ils s'éloignent du dangereux « vagin denté », n'est il pas le signe d'un accomplissement sodomite récompensant d'avoir triomphé contre les mille dangers incarnés par la femme ?

 

Doc JIVARO

 

14/06/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 68

Stanley Obroski fait face à Tarzan. A moins que ce soit l'inverse en miroir, le cœur greffé à droite. En tout cas, nous n'observons pas deux jumeaux mais deux sosies. L'un est le tout puissant « Roi de la Jungle », l'autre un athlète de même gabarit d'épaules mais peureux dans sa tête d'acteur de cinéma.

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Tantôt nommé Stanley Obroski, tantôt Johnny Ringo, le sosie de Tarzan tout sosie qu'il est ne tient finalement pas le coup. A moins qu'ici nous assistions à une scène de parodie : la doublure hollywoodienne soutenant le vrai Tarzan soudain pris de vertige.

 

Comment ne pas voir que les sosies fournissent une occasion de « Tarzanisme » non encore répertoriée pas les commentateurs professionnels des version BD des romans d' E.R. Burroughs ?

 

 

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Au dessus, Rex Maxon, encore hésitant dans ses dessins, illustre Tarzan sollicité amoureusement par la jolie Naomi.  Celle-ci confond le fils des anthropoïdes avec un comédien citadin inconsciemment formé à la ressemblance de l'amant de Jane Porter.

 

Docteur Jivaro

  

12/04/2014

Les Tarzanides du grenier n° 61

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Certes, ce n'est ni la première ni la dernière fois que T. affronte à mains nues un grand carnassier. Une de ces panthères d'Afrique dont la dépouille pouvait servir de bonnet à tel ou tel roitelet du temps où le chef FOULAH s'écriait : « Quel nez long, trop long ! les blancs européens ont ! ».

 

 Mais cette fois, à la fin du combat mortel, la peau du fauve servira à tout autre chose que de couvre-chef pour le couple Lord GREYSTOKE et Jane PORTER. A quoi donc ? L'image, sortie du numéro 36 de l'année 1947 du TARZAN mensuel des Éditions Mondiales, précède une réponse dont Docteur Jivaro vous entretiendra prochainement.

 

 TARZAN, fréquemment moqué, ridiculisé, etc. doit malgré tout une partie de sa célébrité à ses plus hargneux détracteurs. De la même manière et paradoxalement, le caricaturiste MOI-SAN du boulevardier Canard Enchaîné participa t'il pendant les années 60, à l'omniprésence de Charles de Gaulle dans l'espace public.

 

 Le bédéiste Marijac, en bon français d'Auvergne, combattit les surhommes et autres supermen de provenance américaine. Il refusa tout autant les « gros bras » venus des BD italiennes, les Jim Taureau, Kansas Kid, Dick Fulmine et ainsi d'autres à la queue leu leu. Cependant, sa « bête noire » obsessionnelle semble avoir été Tarzan. Non seulement il en tourna en dérision le personnage dans une assez longue BD (voir notre Tarzanide n° 41 du 26-10-2013) ; mais encore il en moqua le nom ici ou là, à l'occasion de telle ou telle autre série en images dont il se faisait le scénariste. Ainsi, dans le numéro 228 de COQ HARDI, année 50.

 

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Un singe pour rire, Tarzanide rigolo.

 

 

 Vignette sortie de PATOS, une Bédé imprimée économiquement en bichromie rouge et bleue. Des difficultés financières ayant obligé Marijac à recourir à une épargne de fabrication pendant six numéros successifs.

  

Docteur Jivaro